La Coalition des Organisations syndicales du Secteur des Affaires étrangères et des Maliens de l’Extérieur (SYLTAE et STMMEEIA) a déposé sur la table du Gouvernement, le vendredi 27 janvier 2023, son préavis d’une série de grèves qui commence à partir du 22 février prochain alors que le secteur est l’un des plus sollicités depuis le début de la transition. La non-satisfaction d’une quinzaine de revendications est au cœur de cette protestation qui, mal gérée, pourrait contribuer à paralyser la diplomatie malienne.
Dirige-t-on vers l’immobilisme de la diplomatie malienne, à travers la série d’arrêts de travail annoncée par des agents des Affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur dans un contexte où la diplomatie de notre pays est fortement sollicitée et dont la contribution au respect de la souveraineté nationale est sans conteste.
En effet, dans un préavis destiné au ministère du Travail, de la Fonction publique et du dialogue social, la Coalition des Organisations syndicales du Secteur des Affaires étrangères et des Maliens de l’Extérieur (SYLTAE et STMMEEIA) exige la satisfaction ses revendications qui s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration du cadre de vie et de travail.
En tout, le préavis fait état de 15 doléances soumises au gouvernement. Il s’agit, notamment, du refus du Gouvernement de mettre en œuvre le Protocole d’entente du 21 octobre 2019 entre le ministre chargé des Affaires étrangères et le SYLTAE, relatif à l’octroi d’indemnités d’équipement aux agents des deux Départements ; du non-respect du point 10 du Protocole d’accord signé avec la Partie gouvernementale, le 17 juillet 2017, relatif à la relecture du Décret du 07 mars 2011 portant Statut particulier du cadre des Affaires étrangères ; du non-respect des points 2 et 5 du Procès-verbal de conciliation du 10 décembre 2020.
Selon des sources syndicales, quelques semaines plutôt la Coalition, dans un communiqué, dénonçait la détérioration des conditions de vie et de travail de ses membres ainsi que l’enlisement du dialogue social autour du cahier de doléances soumis au ministre chargé des Affaires étrangères, le 03 décembre 2021, et au ministre chargé du Dialogue social, le 18 février 2022.
Des situations perdurent or le statu quo ne saurait être une option pour les travailleurs qui ont toujours fait preuve de modération, de pondération et d’esprit de sacrifice, comme cela a été reconnu par leurs différentes Administrations.
Mais, constatant l’échec des discussions lors d’une Assemblée générale extraordinaire conjointe, tenue le 26 janvier 2023, les deux syndicats ont décidé d’observer une série de grèves, à savoir : 72 heures allant du mercredi 22 au vendredi 24 février 2023; 96 heures allant du mardi 28 février au vendredi 03 mars 2023; 120 heures allant du lundi 06 au vendredi 10 mars 2023, si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
« La Coalition se réserve le droit de reconduire le même cycle de grèves et d’user de tous les moyens légaux jusqu’à l’aboutissement de ses revendications légitimes», prévient la Coalition dans son préavis.
Cette situation, sans doute, aura des conséquences sur l’élan de la diplomatie du pays qui a permis au Mali de faire face à la guerre informationnelle, malgré les difficultés financières et matérielles. Preuve, selon nos sources, contrairement aux apparences, les travailleurs de ces deux ministères, ceux exerçant à Bamako ne perçoivent qu’une seule prime de 40 000 FCFA de l’indépendance à nos jours. Au moment, indiquent-elles, des corporations non moins plus méritantes bénéficient des largesses de l’État.
PAR SIKOU BAH