Depuis hier mardi, l’hôtel Onomo abrite un atelier de trois jours sur l’état des lieux des études et recherches sur la migration au Mali. La cérémonie d’ouverture était présidée par le représentant du ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, Salia Sinaly TRAORÉ ; en présence du représentant de l’OIM, Samba YADE ; du représentant de l’USJPB, Yamadou CAMARA ; des enseignants chercheurs, et des membres de la société civile.
Cet atelier qui s’inscrit dans l’objectif I du Pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières consiste à dresser un état des lieux de la production scientifique sur la migration au Mali. Aussi, les participants sont appelés à analyser les travaux scientifiques sur la migration ; discuter et examiner l’état des connaissances scientifiques sur des thématiques spécifiques : migration et crise sociopolitique ; migration des personnes vulnérables ; migration et changement climatique.
De même, il s’agira de discuter des défis et des perspectives en matière de recherche sur les questions migratoires au Mali ; d’identifier les thématiques clés pour les besoins d’une stratégie de mobilisation et de coordination des acteurs en matière de production des données et des connaissances dans le domaine migratoire au Mali.
Le représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Samba YADE, a félicité le gouvernement du Mali, le corps professoral et les enseignants chercheurs qui se donnent corps et âme pour renforcer la disponibilité des données et appuyer la gouvernance des migrations. Il a indiqué que le Mali est, à la fois, un pays de départ, de transit et d’accueil des migrants. Ce qui fait dire au représentant de l’OIM qu’il est important que les politiques publiques soient diversifiées pour prendre en compte tous les aspects.
Samba YADE a souligné que dans le souci de bien cerner cette problématique d’assistance, les autorités maliennes ont adopté une multitude de politiques publiques, notamment la Politique nationale migratoire (PONAM).
Il a informé que l’OIM, en tant qu’agence des Nations unies, pose le principe selon lequel les migrations s’effectuant en bon ordre, et dans le respect de la dignité humaine sont bénéfiques aux migrants et à la société.
«C’est pour cela qu’au Mali nous appuyons les efforts du gouvernement et de la société civile pour recueillir des données pertinentes en vue appuyer les politiques publiques », a affirmé M. YADE.
Il a enfin appelé les participants à identifier les thématiques clés qui alimentent les besoins de recherche sur les questions migratoires au Mali et à œuvrer à l’élaboration d’une feuille de route et d’une stratégie commune.
À son tour, le représentant du recteur de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako, Yamadou CAMARA, a salué la mise en place des structures d’appui à la gestion de la migration et la ratification du Pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières.
Selon lui, les enseignants chercheurs et les organisations de la société civile, les structures étatiques en charge des questions migratoires ainsi que les organisations internationales contribuent à la collecte des données et à la réalisation d’études qui servent de grilles de lecture et d’analyse des questions migratoires.
Cependant, le représentant de l’USJPB signale que tout n’est pas rose. Il a fait constater que malgré les efforts consentis par toutes les parties prenantes, la question de l’accès aux données constitue une préoccupation majeure.
« Certes, il existe des études et des recherches sur la migration au Mali, mais beaucoup d’aspects restent encore à approfondir ou à explorer », a reconnu Yamadou CAMARA.
Pour lui, en réunissant des enseignants chercheurs, des acteurs étatiques, des acteurs de la société civile et les organisations internationales pour cet atelier, l’OIM œuvre à l’atteinte de l’objectif numéro 1 du Pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières qui est de collecter et utiliser les données précises qui serviront à l’élaboration de politiques fondées sur les connaissances.
En prononçant le discours d’ouverture, le représentant du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, Salia Sinaly TRAORÉ, a déclaré que les autorités ont placé la migration au cœur des priorités. Cela se justifie, dit-il, par l’adoption de la Politique nationale de migration (PONAM).
Il a affirmé que cet atelier cadre parfaitement avec le plan d’action de la PONAM et le Pacte mondial sur les migrations sûres, ordonnées et régulières.
PAR MODIBO KONÉ