C’est à travers une étude annuelle réalisée en 2021 que la Commission nationale des droits de l’homme a examiné à la loupe l’état des lieux de la liberté de la presse. Le rapport de cette étude a été présenté aux hommes de média la semaine dernière examine, en six parties, la situation des droits de l’Homme au Mali. Il passe en revue l’état des droits civils et politiques, des droits économiques, sociaux et culturels, des droits des personnes vulnérables, de la situation carcérale et des personnes privées de liberté ; ainsi que le droit à un environnement sain. Un accent particulier a été mis sur la situation moins reluisante de la liberté de la presse.

Bien que timides, la CNDH constate quelques progrès dans le respect de la liberté de la presse. Ainsi selon le classement mondial de la presse 2021 de Reporter Sans frontière, le Mali passe de la 108ème place en 2020 à la 99ème place en sur 108 pays.
« Une avancée salutaire pour certaines personnes, même si certains journalistes ne perçoivent pas cette prouesse, puisque les journalistes maliens ont fait l’objet de menaces et autres violations de droit de l’homme à l’encontre des journalistes », a expliqué ledit rapport.
La lenteur dans le processus de la relecture des textes régissant la presse en ligne qui demeure une nécessité, le blocage dans la livraison des cartes professionnelles de presse, des enlèvements et disparition des hommes de média, notamment dans les zones de conflits, voilà entre autre les défis relevés par la CNDH, en ce qui concerne la liberté de la presse et la protection des hommes de média dans les zones de conflits.
Elle dénonce également l’impossibilité depuis deux ans, la livraison ou le renouvellement de la carte de presse ou de la renouveler.
D’ailleurs, dans un communiqué, le président de la Maison de la presse reconnait que ces dernières années ont été pénibles pour la presse malienne.
Si dans la capitale, les journalistes ont été que relativement inquiétés, dans les régions du Nord et du centre, ils continuent d’être victimes d’abus pou de violation de leurs droits, notamment à travers les cas d’enlèvement, d’intimidation et de menace.
Dans ledit rapport, le président de la maison de la presse Bandjougou DANTE a déploré que l’année 2021 ait été particulièrement éprouvante pour les populations, marquée par des abus et violations graves des droits de l’Homme constitutifs d’atteintes aux droits à la vie et au respect de l’intégrité physique, à la liberté de presse. Selon lui, elle a été marquée de manifestation, de cortège de réclusions, perpétrés contre les journalistes, notamment au Centre et au Nord du pays.
Quant au président de la CNHD, Aguibou BOUARE, il a rappelé que ces abus et violations enregistrés sont généralement en lien avec le terrorisme, les conflits inter et intracommunautaires, la crise socio- politique.
« Avec la conviction que nul n’est à l’abri de la violation de ses droits. Et, que nul ne se sauvera dans l’insécurité juridique et judiciaire, espérant une forte implication de vous les hommes et femmes de médias pour la promotion des droits de l’Homme, je vous souhaite une bonne lecture du présent rapport et une forte implication dans la mise en œuvre des recommandations du présent Rapport », a-t-il place une fois de plus sa confiance à la presse malienne.
En tout état de cause, les journalistes maliens ne sont pas à l’abri des violations de droits de l’homme. Le cas du jeune journaliste exécuté par les djihadistes à Ménaka en début décembre 2022 en est la parfaite illustration.

PAR CHRISTELLE KONE

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