Un nouveau sondage de Afrobaromètre dévoile les attentes des Africains en matière d’éducation. En effet, face à des défis persistants, l’enquête fait ressortir que les Africains attendent de plus grands efforts de leur gouvernement en matière d’éducation.

Dans le rapport de Afrobaromètre, l’on apprend qu’une majorité d’Africains sont insatisfaits des efforts de leur gouvernement pour fournir une éducation publique.
Basé sur des enquêtes nationales menées dans 39 pays africains, le rapport montre que les jeunes générations sont plus instruites que leurs aînés, mais que les femmes, les pauvres et les résidents ruraux sont confrontés à des désavantages persistants en matière d’accès à l’éducation.
Parmi les adultes ayant eu un contact récent avec une école publique, la plupart disent avoir trouvé facile d’obtenir les services dont ils avaient besoin et avoir été traités avec respect. Mais les résultats mettent également en lumière le problème répandu des enfants non scolarisés et des demandes de pots-de-vin en échange de services.
Même si les pays ont des expériences et des évaluations très différentes, une majorité des citoyens africains sont insatisfaits des performances de leur gouvernement en matière d’éducation, même s’ils apprécient les efforts de leurs dirigeants pour minimiser les perturbations de l’école dues à la COVID-19.
Les résultats soulignent qu’en moyenne à travers 39 pays africains, plus de la moitié (55%) des adultes ont un niveau d’instruction secondaire (37%) ou post-secondaire (18%), tandis que 27% ont un niveau d’instruction primaire et 18% n’ont aucun niveau d’instruction formelle.
Les jeunes Africains sont plus instruits que leurs aînés. Environ les deux tiers (65%) des personnes interrogées âgées de 18 à 35 ans ont suivi au moins une certaine éducation secondaire, contre 52%, 44% et 35% des cohortes de plus en plus âgées.
Les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’avoir fait des études secondaires ou post-secondaires (51% contre 59%) et plus susceptibles d’être sans éducation formelle (20% contre 16%).
Les répondants les plus pauvres sont plus de trois fois plus enclins que les plus aisés à ne pas avoir fait d’études formelles (25% contre 7%) et moins d’un tiers plus susceptibles d’avoir des qualifications post-secondaires (11% contre 37%).
La même tendance s’applique aux résidents ruraux et urbains : 27% contre 9% n’ont pas fait d’études formelles et 9% contre 28% ont fait des études postsecondaires.
Parmi les citoyens ayant eu des contacts avec les écoles publiques au cours de l’année précédente, les trois quarts (74%) déclarent avoir trouvé facile d’obtenir les services dont ils avaient besoin.
Et les trois quarts (74%) déclarent que les enseignants ou autres responsables de l’école les ont traités avec respect.
Mais un sur cinq (19%) des répondants affirment avoir dû payer un pot-de-vin pour obtenir les services nécessaires, allant de 2% au Cabo Verde à 50% au Libéria. Les répondants pauvres sont deux fois plus susceptibles que les citoyens aisés de déclarer avoir dû verser un pot-de-vin à un enseignant ou à un responsable scolaire.
Près de la moitié (48%) des Africains disent que les enfants d’âge scolaire qui ne sont pas scolarisés constituent un problème « assez fréquent » ou « très fréquent » dans leur communauté, atteignant jusqu’à 83% au Libéria et 71% en Angola.
Moins de la moitié (46%) des Africains pensent que leur gouvernement obtient des résultats « assez bons » ou « très bons » en matière d’éducation, tandis que 52% attribuent de mauvaises notes à leurs dirigeants.
Rappelons qu’Afrobarometer est un réseau panafricain et non-partisan de recherche par sondage qui produit des données fiables sur les expériences et appréciations des Africains, relatives à la démocratie, à la gouvernance et à la qualité de vie. Neuf rounds d’enquêtes ont été réalisés dans un maximum de 42 pays depuis 1999. Les enquêtes du Round 9 (2021/2023) couvrent 39 pays.
Les partenaires nationaux d’Afrobarometer réalisent des entretiens en face à face dans la langue de choix du répondant avec des échantillons représentatifs au niveau national qui produisent des résultats nationaux avec des marges d’erreur de +/-2 à +/-3 points de pourcentage à un taux de confiance de 95%.

PAR MODIBO KONÉ

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