Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) actant le coup d’Etat au Niger a appelé à l’adoption d’une véritable de feuille route pour la résolution pacifique de la crise politique que ce pays traverse depuis le 26 juillet. Aussi, il a appelé la CEDEAO à veiller à ce que « les effets des sanctions sur les populations nigériennes soient réduits au minimum ».
Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a tenu sa 118e réunion le 23 octobre dernier à l’issue de laquelle il a pris de nombreuses résolutions sur la situation politique et humanitaire du Niger qui se dégrade depuis le coup de force contre le président Mohamed BAZOUM le 26 juillet dernier.
Pendant tout ce temps, la CEDEAO qui avait envisagé une intervention militaire pour imposer par la force le président BAZOUM destitué, n’a pas reconnu les autorités militaires nigériennes. En revanche, le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA semble adopté une approche différente en actant le coup d’Etat pour avoir demandé à la Commission de l’UA de nommer « rapidement » un représentant de haut niveau pour accompagner la transition à travers l’organisation d’un dialogue national pour un retour à l’ordre constitutionnel et une paix durable.
Le CSP, dans son communiqué, a souligné aussi « la nécessité pour les autorités de la transition de créer les conditions favorables à un dialogue national sans exclusive avec la participation de toutes les couches ».
Tout en se déclarant « profondément préoccupé » par l’absence d’un calendrier clair, pratique et assorti d’échéances précises pour la mise en œuvre du processus de transition au Niger, notamment en ce qui concerne la tenue d’un dialogue national et d’élections, afin de faciliter le retour rapide à l’ordre constitutionnel et le transfert du pouvoir à un gouvernement dirigé par des civils; le CPS a demandé aux autorités de la transition d’adopter « un calendrier pratique et assorti d’échéances précises pour la mise en œuvre du plan de transition ».
En prenant le devant en faveur de la résolution de cette situation face à l’inaction de la CEDEAO focalisée à attendre les effets de ses sanctions, le CPS a décidé de l’envoi prochain « d’une mission de terrain au Niger afin d’échanger avec les différentes parties prenantes sur les situations respectives et les plans de retour à l’ordre constitutionnel ».
Également, le Conseil a aussi exprimé sa profonde préoccupation face à la situation humanitaire au Niger et aux développements concernant la facilitation d’un couloir humanitaire dans le pays. En effet, suite au coup de force du 26 juillet, la CEDEAO a mis en exécution des sanctions contre le Niger dont les teneurs violent les dispositions en la matière. Des sanctions vivement critiquées puisque violant les textes de l’organisation sous régionale et inhumaines au regard de ses domaines touchés.
A cet égard, les membres du CPS ont exhorté les autorités de la transition à coopérer pleinement avec la CEDEAO et à « assurer l’accès humanitaire afin d’alléger les souffrances des populations touchées », tout en appelant la CEDEAO à veiller à ce que « les effets des sanctions sur les populations nigériennes soient réduits au minimum ».
Outre le Niger, le CPS a invité les États membres de l’UA et la communauté internationale « à redoubler d’efforts pour mobiliser l’aide humanitaire en faveur de l’ensemble de la région du Sahel ».
Par ailleurs, le Conseil de Paix et de Sécurité a souligné la nécessité d’organisation des consultations informelles entre le Conseil et de ses Etats membres en transition politique afin de permettre « des discussions visant à recueillir des informations de première main et à identifier les domaines qui nécessitent des interventions rapides dans le cadre des efforts visant à accompagner les pays concernés vers un retour à l’ordre constitutionnels en matière de diplomatie préventive ».
PAR SIKOU BAH