Le ministre Abdoulaye DIOP accompagné de celui en charge de la réconciliation nationale, Ismaël WAGUE, a effectué une mission de 48 heures dans la capitale algérienne. La mission s’inscrit dans le cadre de la coopération entre les deux États, mais aussi de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.
À l’arrivée de la délégation restreinte, elle a été accueillie par le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane LAMAMRA et l’ambassadeur du Mali à Alger, Mahamane Amadou MAÏGA.
Le lendemain, la mission a été reçue d’abord par le ministre LAMAMRA.
Les deux parties ont eu une séance de travail au cours de laquelle, elles ont passé en revue les domaines de coopération, le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.
« Les entretiens entre les deux parties ont porté sur les relations bilatérales et les moyens de leur développement, outre les perspectives de redynamisation et de renforcement de la cadence de mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation, en collaboration avec toutes les parties maliennes dans le cadre des mécanismes de suivi de la mise en œuvre de l’Accord supervisé par l’Algérie », indiquent les médias locaux.
Ensuite, la délégation malienne a été reçue par le président algérien Abdelmadjid Tebboune auprès duquel elle s’est dit être porteuse d’un message du président de la transition, Assimi GOITA.
Si rien n’a filtré des échanges, cette mission se tient dans un contexte de forte divergence dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en 2015 dont les dividendes se font encore désirer et le contexte sécuritaire difficile dans le Sahel.
Concernant l’Accord, entre le gouvernement et la CMA, les divergences persistent. Et en décembre dernier, la Coordination des mouvements de l’Azawad(CMA) constatant la lenteur de l’exécution des chapitres de l’APR, à l’issue la session de son bureau exécutif tenue à Kidal, a sollicité l’implication de la médiation internationale afin d’éviter une rupture définitive de l’Accord pour la paix.
À cet égard, la CMA a invité celle-ci à diligenter la tenue d’une consultation dans les plus brefs délais, en un lieu neutre avec elle. Ce, afin de déterminer définitivement de l’avenir de l’Accord.
Pour la CMA la « déliquescence avérée de l’Accord de Paix, que les raisons soient événementielles ou subtilement planifiées, s’inquiète à juste titre, des conséquences forcément néfastes sur tout le processus » avant de déplorer : « Il est regrettable d’avouer après sept ans ».
De son avis, « L’Accord de paix pâtit incontestablement du manque évident d’engagements efficients [des] parties capitales pour sa mise en œuvre, à savoir les gouvernements successifs du Mali, la médiation [Algérienne] et la communauté internationale garante de son application intégrale.»
Une requête rejetée par la Médiation qui a estimé que le Comité de suivi de l’Accord (CSA) est le cadre idéal pour discuter de ce document pour la paix.
Auparavant, le mardi 29 novembre 2022, au siège de la MINUSMA, c’est le chef de la médiation internationale qui a suspendu les travaux la 47e session du Comité de suivi, à peine ouverts, à cause de l’absence répétée du Col major WAGUE à cette rencontre statutaire, visiblement, devenue une routine.
PAR SIKOU BAH