Depuis le mois de février 2024, l’ancien Premier ministre Moussa MARA, dans une interview, expliquait que sortir de la CEDEAO était synonyme d’aller contre la marche de l’histoire. Malgré ses multiples sorties médiatiques pour expliquer l’inopportunité pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger de quitter la CEDEAO, ce retrait est désormais à un niveau jugé irréversible par les autorités des trois pays. Le week-end dernier, l’organisation a marqué un grand pas en décidant de créer une confédération. En termes clairs, l’appel de Moussa MARA n’a pas visiblement reçu une oreille attentive auprès des autorités de l’AES qui persistent dans leur projet.
Pour Moussa MARA, en décidant de sortir de la CEDEAO, ce n’est pas seulement un retrait, mais c’est prendre le chemin inverse à l’unité africaine. Contrairement à cette vision de l’ancien Premier ministre sous IBK, les autorités des trois pays de l’AES viennent de franchir une étape importante dans la concrétisation de leur projet en instituant une confédération entre les trois pays.
Dans son interview, il expliquait que l’union africaine a retenu dans le cadre de son agenda 2063, qui engage l’ensemble du continent, que la réalisation des États unis d’Afrique se fera en deux étapes. Il a expliqué que la première étape était la réalisation de l’unité au sein des régions et après la réalisation de l’unité entre les cinq régions.
Selon lui, en Afrique de l’Ouest, la structure qui est retenue pour réaliser cette unité est la CEDEAO. C’est pourquoi l’homme politique soutient que se retirer de la CEDEAO n’est pas seulement se retirer de cette organisation, mais de prendre le chemin inverse à l’union africaine, aux États-Unis d’Afrique, alors que le Mali, le Burkina et le Niger et mêmes les autorités actuelles de ces pays parlent de panafricanisme.
« J’estime simplement qu’il y a des désaccords, des divergences qui doivent être résolues par des discussions. A ce titre, la CEDEAO a ouvert les portes en disant qu’elle est disponible à discuter. Même l’Union africaine a exprimé sa disponibilité à accompagner les discussions. Je vais simplement demander à nos autorités de s’ouvrir à des discussions à deux niveaux. D’abord au niveau intérieur », a appelé Moussa MARA.
Pour lui, cette décision de se retirer de la CEDEAO devrait être prise après concertation des forces vives de la nation. Cela, en ce sens que c’est une décision majeure.
Il a fait comprendre que la transition est une période d’exception qui a besoin de réaliser l’unité des forces vives autour d’elle. Mais, regrette-t-il que cela n’ait pas été le cas.
« Je demande à nos autorités encore une fois de discuter. Il y a eu des rencontres avec les opérateurs économiques et il faut discuter avec toutes les forces vives du pays. Dans un second temps il faut discuter avec la CEDEAO. Je souhaite vraiment que nous ne divorçons pas de la sorte en Afrique de l’Ouest et en Afrique, parce que c’est la marche contraire à l’histoire. Beaucoup de personnes ne le savent pas, mais l’ensemble du continent africain réuni ne représenterait que 2 à 3% de la richesse mondiale. Imaginez-vous l’Afrique de l’Ouest dans ces 2 à 3% et imaginez-vous encore des pays de l’Afrique de l’Ouest dans cela. Donc il ne faut pas que nous nous dispersions, au contraire on n’a besoin de se mettre ensemble pas seulement à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest, mais l’ensemble de l’Afrique. C’est pourquoi je ne crois pas, je ne souhaite pas, je n’envisage pas la séparation entre le Mali, le Burkina, le Niger et la CEDEAO et je ferai tout ce qui est à mon pouvoir, humblement, pour parler avec nos autorités et les convaincre de choisir la marche de l’histoire », s’est engagé l’ancien Premier ministre Moussa MARA.

PAR MODIBO KONÉ

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