Après la première réunion, dimanche dernier, les responsables du ‘’Front uni contre le Referendum’’ ont tenu une conférence de presse, le mercredi 14 juin 2023, au siège du PARENA, où ils ont affirmé que le processus est frappé de nullité parce qu’il jure avec le droit et la loi. La rencontre, selon les initiateurs, visait à exprimer la position ferme et unifiée du Front uni contre le Référendum.
Finalement dans l’impossibilité de trouver une salle pour tenir leur conférence de presse, les membres du Front uni contre le référendum lancé le dimanche 11 juin dernier, a tenu sa rencontre au siège du Parena.
Le Secrétaire général de ce parti, Djiguiba KEITA a rappelé que l’objectif de la création de ce Front est de fédérer toutes les énergies pour le rejet ou contre la tenue du référendum, tout en déplorant les approches tendant à empêcher la tenue de leur conférence de presse.
« Quand, on dit élection, la liberté d’expression doit être de mise pour tout le monde. On ne doit pas empêcher certains de tenir les réunions sur des espaces publics et prendre les fonds publics pour les disperser au profit d’autres », a dénoncé M. KEITA dit PPR.
Au cours de la conférence de presse, une déclaration préliminaire a été lue par la Présidente du Mouvement ‘’Antan Senboala’’, Mme Kadiatou FOFANA ; en présence des autres responsables dudit Front.
Dans son document, Kadidiatou FOFANA a fait savoir que tout le processus de préparation de ce projet de Nouvelle Constitution ne reposait sur aucune loi, encore moins sur la Constitution du 25 février 1992 en vigueur en République du Mali que tous les textes d’organisation du Référendum visent, tout en lui étant contraire. Elle a martelé que le ‘’Projet de révision constitutionnelle ou de Nouvelle constitution’’ est initié par les autorités qui n’en ont pas la prérogative, ni par une loi de la République, ni même par la Charte de la Transition qui gère celle-ci.
Toutefois, elle a dénoncé au nom du Front, les comportements des membres de la Transition et de leurs soutiens, qui se manifestent notamment par l’exposition et la dilapidation de l’argent public à des fins, à la limite, dit-elle, immorales (concerts, heureusement, capotés) avec des parfums de détournement et de corruption des citoyens, lors d’une campagne référendaire aussi illégale, commencée avant la date d’ouverture, avec des gadgets (tee shirts et casquettes pourtant interdits), l’usage des moyens de l’Etat et la mobilisation d’une Administration désormais partisane.
Au même moment, selon Kadiatou FOFANA, les populations manquent de l’eau, de l’électricité, de l’éducation, de la santé, de la nourriture, d’emplois, de sécurité, etc. Elle a conseillé aux autorités de la Transition qu’il est temps de mettre fin à la distraction pour se concentrer sur les véritables priorités de notre nation.
En somme, au nom des responsables du Front, elle a également dénoncé l’Autorité Indépendante de Gestion des Élections (AIGE) qui était restée jusque-là, l’appendice du ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation qui n’était pourtant censé que lui apporter un appui technique et matériel.
Ainsi, dans sa déclaration, Mme Kadiatou FOFANA a signalé que le référendum est non seulement inconstitutionnel, mais aussi inopportun, illégal et illégitime.
Cependant, elle a exhorté les concitoyens à se rejoindre au Front dans son rejet de l’initiative de la Nouvelle Constitution, le cas échéant à voter massivement contre le projet.
Lors de cette conférence, Dramane DIARRA, magistrat, a déclaré que le référendum est en violation de la loi en rappelant que les responsables politiques du pays ont appelé à voter oui avant la campagne.
Aussi, il est à déplorer que des responsables d’institutions se constituent en club de soutien en faveur du référendum. Ces deux motifs constituent des raisons d’annulation de ce processus, a affirmé M. DIARRA.
Selon lui, le processus, dès le début, jure avec la loi, le droit. Face à ces violations, a-t-il estimé, la Cour constitutionnelle a une opportunité de marquer sur l’histoire.
« La Cour constitutionnelle a deux choix, soit sortir par la petite ou bien s’assumer et remettre le Mali dans le sens de la marche démocratique », a indiqué le procureur Dramane DIARRA, membre de l’Appel du 20 février.
A noter que le Front uni contre le référendum est composé des groupements politiques et de partis politiques. Il s’agit notamment de l’Appel du 20 février 2023, du PARENA, de la CNAS Faso Hèrè, Antan Senboala, ADRP, Sentinelle de la démocratie, Asma-CFP, Acrt Faso Ka Wele, de la CODEM, de l’Union, du FND, entre autres.
Par SABA BALLO