Le président du Conseil économique, social et culturel, Yacouba KATILE, a appelé à soutenir l’arrêt de l’usage des intrants chimiques, des pesticides, des herbicides dans notre pays à cause de leurs conséquences sur notre santé, environnement, entre autres. C’était le lundi dernier à l’ouverture de la 5ᵉ session ordinaire de la 6ᵉ mandature du Conseil économique, social et culturel (CESC).

« La souveraineté alimentaire et nutritionnelle » est le thème de cette 5ᵉ session ordinaire dont les travaux ont été ouverts le lundi 5 février en présence des membres du CESC, des présidents des institutions du Mali, des membres du gouvernement ainsi que des diplomates accrédités dans notre pays.
Après le recouvrement de l’intégrité du territoire dans les larmes et le sang des dignes fils de la Nation, selon le président Yacouba KATILE, il est impérieux de travailler à l’atteinte de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle.
Elle est d’abord et avant tout une production nationale et non des importations successives et ruineuses par le biais du commerce, a indiqué M. KATILE, déplorant par conséquent que « c’est cette pratique qui a fait de notre pays le marché de l’agriculture des pays lointains comme ceux d’Asie, d’Amérique, d’Europe et transformé en arrière-pays des pays côtiers d’Afrique occidentale alors qu’on était leur grenier ».
L’atteinte de l’objectif de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle nécessite également l’engagement financier des autorités, selon lui. Et les réflexions, poursuit-il, doivent porter sur les destinations à donner à l’apport budgétaire au secteur de l’Agriculture.
« Son éparpillement entre cultures vivrières et cultures commerciales ne nous semble pas être une option déterminante pour la diversification de la production et la production en grande quantité des cultures vivrières », a signalé le président du CESC.
Il a indiqué que la volonté de concentrer ce budget sur quelques spéculations de grandes consommations paraît plus opportune, même si l’essentiel sera consacré à quelques zones dont les capacités naturelles permettent des productions suffisantes à nourrir tout le pays.
« Au-delà de l’apport budgétaire annuel, le soutien à l’agriculture passe par la reconstitution du couvert végétal. On n’a jamais entendu de voix réclamant une inclusivité quelconque pour combattre ou freiner la progression du désert sur le sud du Pays », a déclaré le président de l’institution.
Outre les considérations financières, il ressort de leurs réflexions, a fait savoir M. KATILE, que la souveraineté alimentaire et nutritionnelle telle que pensée par certains partenaires, passait actuellement par l’usage abondant d’engrais chimiques, ce qui fait de nous des dépendants aux industries d’engrais. Cette dépendance, a-t-il expliqué, contribue aux pollutions de l’air, de l’eau souterraine et de surface, du sol, de la faune et de la flore.
« Il faut donc arrêter de soutenir l’usage des intrants chimiques, des pesticides, des herbicides qui, certes, peuvent augmenter les tonnages des récoltes sans grande qualité nutritive, mais occasionnent aussi les maladies en expansion dans le pays : maladies cardiovasculaires, calculs biliaire ou rénal, cancer, hypertension, troubles digestifs », a plaidé le président Yacouba KATILE.
Pour lui, la culture des fumures biologiques, support de l’agriculture biologique, doit se faire au détriment des intrants, pesticides, herbicides ou de l’usage de semences modifiées. Nonobstant ces problèmes, M. KATILE a regretté le silence des acteurs politiques plus préoccupés par leur poste.
« Les réflexions, les activités pour un gouvernement d’union nationale pour l’inclusivité sont vives, mais on n’a jamais entendu des voix s’élever pour un secteur primaire performant à travers des réflexions et des actions vives… C’est par là que l’ancien Mali fera le nouveau et non des montages de gouvernement », a-t-il dénoncé, exhortant les candidats pour un gouvernement d’union nationale à faire preuve de patriotisme et de poser des actions pour protéger nos écosystèmes en péril à cause du manque de protection et d’entretien.

PAR SIKOU BAH

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