Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a informé le Conseil des Ministres, le mercredi 17 avril, de la dissolution de « Coordination des Organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali ». Cette association est l’une des voix discordantes de la transition qui appelle depuis des mois au retour à l’ordre constitutionnel.

Depuis décembre 2023, au moins quatre organisations ont été dissoutes, dont la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud DICKO (CMAS) et l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali.
Malgré les inquiétudes formulées par les Nations unies qui a appelé les autorités de la transition à permettre aux organisations dissoutes de reprendre leurs activités, le gouvernement vient encore de dissoudre une autre association opposée à la gestion de la transition.
L’Appel du 20 février 2023, dont il est question, s’est positionné depuis son lancement comme un front de l’opposition de la transition.
En justifiant sa décision, le ministre de l’Administration a expliqué que les associations sont régies par des textes qui précisent leur vocation, mais imposent également des limites qu’ils ne doivent pas franchir, notamment l’interdiction faite aux partis politiques de former des regroupements sous la forme d’association et aux associations d’adopter des agissements contraires aux principes de souveraineté nationale, de démocratie, de l’intégrité du territoire national, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat.
« La Coordination des Organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour Sauver le Mali s’illustre en permanence par des agissements ostentatoires de nature à troubler l’ordre publique, à porter atteinte à la souveraineté de l’Etat et à l’unité nationale », a dénoncé le ministre Abdoulaye MAIGA.
Par conséquent, le ministre de l’Administration territoriale a décidé de dissoudre l’association « Coordination des Organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali ».
Constitué de plusieurs regroupements de partis politiques et d’organisations de la société, le regroupement Appel du 20 février dérange la transition par ses prises de positions. Le Coordinateur de l’organisation n’a cessé de dénoncer devant la Cour Constitutionnelle la légitimité du président de la transition Assimi GOITA.
Le magistrat radié annonçait, il y a quelques semaines, les vacances de pouvoir à partir du 27 mars sans la tenue des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel. A cet effet, il a demandé à la cour constitutionnelle pour ‘’éviter le pire à notre nation’’, de ‘’constater et déclarer comme vacante à partir du 27 mars 2024, la présidence de la transition dirigée par le colonel Assimi Goita’’, de ‘’prononcer la déchéance des organes de la transition notamment le gouvernement et l’organe législatif de la transition’’, et ‘’d’ordonner l’ouverture d’une nouvelle transition à vocation de rassemblement et réconciliation incluant toutes les composantes de la nation, y compris l’armée républicaine, avec comme missions principales assignées l’organisation des élections en vue du retour à l’ordre constitutionnel’’

PAR SIKOU BAH

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