Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 ont tenu, ce lundi 12 décembre 2022, une assemblée générale dans les différentes communes à Bamako et à l’intérieur du pays. Cette assemblée générale avait comme objectif de partager avec les enseignants l’accord résultant conclu avec le gouvernement. En analysant le contenu du document produit avec la rencontre, tout porte à croire que les enseignants sont dans la dynamique de laisser tomber le combat pour l’application de l’article 39.

Cette rencontre avec le ministre en charge de la Défense et celui de l’Économie et des finances, le 24 novembre 2022, fait suite au dépôt d’un préavis de grève de 72h qui était prévu du 14 au 16 décembre courant.
Après plusieurs rencontres et négociations, les syndicats, avant toute signature, ont décidé de convier leurs militants, en vue de les partager le contenu de l’accord conclu avec le gouvernement.
Ainsi, dans ledit document, on note entre autres : la majoration de la prime spéciale de responsabilité à hauteur de 11 000f par enseignant ; la création de la prime spéciale d’enseignements ; l’adoption du document de stratégies des conditions de vie et travail des enseignants.
De ce fait, l’approbation des militants, selon les syndicats, les permettront de souffler après tant d’années de lutte qui usent et dont les effets se font de plus en plus sentir.
Aussi, ont-ils souligné que cela permettra à la synergie de se réorganiser davantage et de se pencher sur les autres points qui préoccupent le monde enseignant.
En effet, dans leur document de communication lors de l’assemblée d’hier, la synergie a expliqué que les deux ministres avaient proposé, lors de la première rencontre après le préavis de grève, une somme de 9 186 000 000 F CFA ; et accepter leur proposition de prime.
Le document explique que le directoire avait fait une deuxième rencontre avec les deux ministres, le 30 novembre 2022.
Lors de cette rencontre, la synergie a expliqué avoir demandé aux ministres de revoir à la hausse le pourcentage de la prime spéciale de responsabilité à 60%.
« Les ministres ont opposé leur incapacité », ont rapporté les syndicalistes; tout en indiquant qu’ils ont proposé d’augmenter le montant à 11 milliards.
De discussion en discussion, les deux parties se sont finalement mises d’accord sur somme de 12 298 300 000 FCFA.
Ce chiffre sur la base d’un montant forfaitaire, selon le syndicat, correspond à la somme de 11 000 FCFA par enseignant à ajouter sur la prime spéciale de responsabilité.
En ce qui concerne la prime spéciale d’enseignants ainsi que le document de stratégies d’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants, les enseignants soutiennent que les ministres ont donné leur accord.

Rappelons que dans cette lutte pour l’application de l’article 39, les enseignants avaient engagé des rencontres avec des acteurs de la société civile ; tenu des séances de négociations avec le gouvernement ; des rencontres d’échanges avec les partenaires sociaux ; boycotté les examens de fin d’années scolaires ; procédé à la fermeture des structures scolaires ; refusé de faire les évaluations ; procédé à la rétention des notes ; observé des grèves.
Le mot d’ordre de grève prévue du14 au 16 décembre reste dans le flou. Nos sources n’ont pas pu nous fournir des informations si cette grève sera observée ou pas.
Au moment où cette crise scolaire se dirige finalement vers le bout du tunnel, le collectif des associations des écoles privées agréées du Mali (AEPAM, AIPEPAM) a entamé ce lundi matin un arrêt des cours pour non-paiement des demi – bourses 2021-2022 au niveau de l’enseignement secondaire général, technique et professionnel. Selon le collectif, le dossier est bloqué au niveau du contrôle financier de Kayes. Cet arrêt de travail concerne les académies de Kayes, kéniéba, kita et Nioro.

PAR AMINA SISSOKO

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