Dans le cadre de l’apurement de la dette intérieure, le directeur national du Trésor et de la comptabilité publique, Siaka SAMAKE, a affirmé ce lundi 3 juin 2024 à l’ouverture de la rencontre annuelle des services du Trésor qu’au titre de l’année 2023 près de 1 190 milliards de FCFA ont été payés aux opérateurs économiques dans le cadre de l’apurement de la dette intérieure.
Le secrétaire général du ministère de l’économie et des finances, Abdoulaye TRAORE a ouvert hier lundi les travaux de cette rencontre de deux jours sous le thème : « Le Trésor public, au cœur de la transparence dans la gestion des finances publiques ». Il avait à ses côtés le directeur national du Trésor et de la comptabilité publique ainsi que des responsables de la section des comptes de la Cour suprême et le président de la commission Finance du Conseil national de Transition (CNT).
Les participants à cette rencontre constitués essentiellement des responsables du trésor et de la comptabilité des services de l’Etat et des collectivités ont abordé les enjeux et défis de la mise en œuvre de la comptabilité patrimoniale en droits constatés et la problématique de la reddition des comptes.
Souhaitant la bienvenue, le directeur Siaka SAMAKE a rappelé que la rencontre annuelle des Services du Trésor, constituait un espace pour les cadres du Trésor d’échanger sur l’évolution de leurs métiers, d’analyser les difficultés rencontrées afin de proposer des solutions adéquates, d’identifier les défis et dégager des perspectives.
Cette réunion a été mise à profit par le directeur pour faire le point de l’état d’apurement de la dette intérieure. Sur instruction de son ministre, a-t-il rappelé, malgré les multiples contraintes, d’importants efforts ont été faits, conformément pour assurer un règlement régulier de la dette intérieure.
A ce titre, en 2023, le Trésor public a payé au titre de la dette intérieure, près de 1 190 milliards FCFA aux opérateurs économiques, a affirmé M. SAMAKE. A cela s’ajoutent le paiement régulier des salaires et le règlement du service de la dette, a-t-il indiqué pour mettre en relief les efforts financiers consentis pour assurer le fonctionnement de l’Etat, la sécurité du pays et le financement des investissements structurants.
Cependant, il dit être conscient que ces efforts doivent se poursuivre pour amplifier le rythme d’apurement de la dette intérieure. Ainsi, après la mobilisation en avril 2024 de 80 milliards suite à un emprunt par Appel Public à l’Epargne, sur une maturité de 10 ans, le programme spécial de règlement de la dette intérieure pour environ 51 milliards FCFA a permis de régler des factures de plusieurs catégories de fournisseurs de l’Etat, dont significativement les bénéficiaires de « petits mandats ».
« Ces efforts de paiement continueront, malgré les contraintes liées à la mobilisation des ressources sur le marché financier régional, principale source de financement du déficit budgétaire », a relevé le directeur national du Trésor, à cause, explique-t-il, des sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO ayant empêché le Trésor Public de réaliser des émissions de titres publics pendant sept mois.
Outre, a ajouté Siaka SAMAKE, en 2023, il y a eu l’essoufflement des acteurs majeurs, des tensions de liquidité et le renchérissement des coûts du financement dont les conséquences ont affecté les conditions de financement liées à la politique de resserrement de liquidité de la BCEAO et provoqué la hausse des taux directeurs.
« Depuis le début de l’année 2024, le Mali, à l’instar des autres pays de l’UMOA, fait face aux mêmes contraintes de liquidité sur le marché », a soutenu le responsable du Trésor et de la comptabilité publique.
Tenir cette rencontre dans ce contexte leur offre, souligne-t-il, l’occasion d’échanger sur les voies et moyens pour consolider les acquis, explorer des solutions innovantes et s’adapter à l’évolution de leur métier. En clair, il s’agira, selon lui, de mener des réformes nécessaires pour relever les défis du moment.
Se réjouissant de la réforme organisationnelle et institutionnelle des services du Trésor en cours, après plus de 30 ans sans réforme majeure, le secrétaire général du ministère de l’Economie et finances a soutenu que celle-ci permettra sans doute de mieux relever les nombreux défis liés, entre autres, à l’introduction d’innovations majeures dans la gestion des finances publiques.
Par ailleurs, il a aussi relevé les efforts des services du Trésor en 2023 pour avoir enregistré dans leurs écritures plus de 2 143 milliards de FCFA de recettes budgétaires et mobilisé près de 1 012 milliards FCFA sur le marché financier régional. Ainsi, c’est plus de 3 155 milliards FCFA de ressources budgétaires qui ont été gérées par les comptables publics pour assurer le paiement des dépenses publiques et le règlement du service de la dette de l’Etat, a déclaré M. TRAORE.
PAR SIKOU BAH