Il y a de cela quatre ans, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) se mettait en place contre le régime de feu Président Ibrahim Boubacar KEITA accusé de nombreuses dérives de gestion. Si le M5-RFP a réussi son coup contre IBK, cependant la préservation de sa cohésion n’a duré que le temps des manifestations. Après la prise du pouvoir dans la rue, les ambitions déguisées et les intérêts personnels ont conduit à la scission de ce mouvement. En quatre ans, autant de divisions qui ont souillé les grandes mobilisations organisées au Monument de l’indépendance. Le silence lors de cet 4e anniversaire est le signe patent que le M5 n’existe que sur le papier : c’est l’effondrement.  Cet anniversaire coïncide à l’un des pires moments du regroupement marqué par une forte divergence avec la composante militaire.

Les quelques lignes qui restent encore du pacte de stabilité, du serment de foi au sein du Mouvement du 5 juin rassemblement des forces patriotiques sont en voie de s’envoler en éclat. Ce, du fait de la guéguerre entretenue par certains cadres du Mouvement. Loin des promesses tenues au boulevard de l’Indépendance, les enjeux de cette querelle sont personnels, aucun rapport avec les préoccupations de la population qui peine à joindre les deux bouts. Dans tous les cas, le M5, dont des cadres ont fait la courbette au CNSP pour avoir des strapontins, a galvaudé son serment de faire le combat au profit de l’intérêt général.

La lutte unit, mais le pouvoir divise, dit-on. Cet adage illustre à bien des égards le rififi au sein du Mouvement du 5 juin Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) pour avoir peiné à maintenir sa complicité après la chute du Président feu Ibrahim Boubacar KEITA. Après les départs du clan de Mahmoud DICKO, la création de la dissidence M5 Mali Kura, récemment une autre tendance dirigée par l’imam Oumarou DIARRA a vu le jour.  C’est dire que ce grand regroupement est à bout de souffle.

En quatre ans, autant de divisions qui ont souillé la mobilisation des milliers de manifestants motivé par le combat supposé apporté du changement pour un nouveau départ en mettant fin à la fraude électorale et la corruption ; à la mauvaise gestion de la crise de l’école ; la mauvaise gestion de la crise sécuritaire au nord et au centre de pays. Les promesses servies au monument de l’indépendance visaient notamment de mettre fin à ces années de mauvaise gouvernance. Mais hélas !

Ces idéaux, ces objectifs claqués sur les fortes revendications à l’époque ont été souillés sur l’autel de jeu d’intérêt particulier. Les coups bas, les stratégies de croque jambes et de ‘’ôte toi que je m’y mette’’ ont fini par montrer la face cachée des leaders du mouvement de contestation, mais aussi son caractère hétérogène.

Pendant ce temps, une bonne partie des doléances attendent désespérément d’être satisfaites. Sur des revendications légitimes, notamment la cherté de la vie, le problème d’électricité, la corruption, le chômage, l’insécurité, les cadres du M5 (à part le M5 Mali Kura) continuent de garder l’omerta, en saluant la résilience de la population.

Le parjure

Quoi qu’ils plaident, les promesses tenues sur le Boulevard de l’Indépendance où des milliers de manifestants se donnaient rendez-vous, ont été galvaudées. Ce, en donnant l’impression pour ces leaders politiques et religieux ont tout simplement usé de la misère des Maliens qui se sont mobilisés pendant plusieurs mois contre un régime démocratique élu jusqu’à sa chute.

Après le coup d’Etat, qu’est ce qui est fait de ce serment ? Quid de ceux qui ont été tués dans la foulée des contestations en réclamant un Mali plus juste, équitable et attaché au respect des droits des Maliens ? Ces revendications semblent être le dernier souci de ces responsables du M5 (gouvernement, CNT…) y compris les dissidences parce que plus préoccupés et concentrés sur leur part de gâteau au nom de la justice des vainqueurs. Assistons-nous à une revanche de l’histoire ?

Près de quatre ans après le coup d’Etat, le M5 reste l’ombre de lui. Tout ce qui reste aujourd’hui au M5-RFP, c’est le verbiage, la diversion pour masquer sa déconfiture et son implosion prochaine. Même avec la composante militaire, ce n’est plus un conte de fées, depuis que le comité stratégique du M5 tendance Choguel a décidé de décrier la gestion de la transition avec de fortes interpellations.

En quatre ans, la divergence s’empare des noyaux de la transition, laissant la place à l’incertitude. C’est dans ce contexte de forte divergence que le Mouvement souffle sur ses 4 bougies. Si des leaders du M5 avaient l’habitude de commémorer la date symbolique du 5 juin, cette année, c’est le silence radio. J’allais oublier, les activités des mouvements et partis politiques ont été suspendues. En dépit de cette mesure, ils n’hésitent pas de se clasher lorsque leurs intérêts sont menacés ou sont en jeux. En tout cas, cet anniversaire devrait être célébrer, ne serait-ce qu’à travers un communiqué ou une déclaration.

En somme, la sentinelle pour sauvegarder la République est elle-même en déperdition des valeurs républicaines parce que ses intérêts sont portés sur des questions de personne. Leur guerre en cours renvoie l’image que leur combat n’était que pour des privilèges, des conforts, des intérêts particuliers et non un combat pour le Mali Kura de justice, d’équité, de développement….

En effet, des cadres du M5 qui animent la contestation alors dans les postes de responsabilité ont cousu leur bouche, fermé les yeux pour « ne pas voir et entendre » et critiquer. C’est lorsqu’ils sont démis de leur fonction, qu’ils se rendent compte que la gestion du Comité stratégique du M5 par Choguel n’était pas bonne. Le Mali a encore du chemin à faire,

PAR SIKOU BAH

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