Les 16 Jours d’activismes contre les violences basées sur le genre à l’égard des femmes des filles s’inscrivent dans le cadre d’une campagne internationale. Elle débute le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se termine le 10 décembre 2022, qui marque la Journée des droits humains, indiquant que la violence à l’égard des femmes est la violation des droits humains la plus répandue dans le monde à l’instar des pays africains, le Mali commémore ces 16 jours à travers différentes activités de sensibilisations.

Cette initiative a été lancée en 1991, et comme chaque année, sa coordination est assurée par le Centre pour le leadership mondial des femmes, sous l’égide du système des Nations unies.
Les pays africains, particulièrement, le Mali ne restent pas en marge de cette campagne de deux semaines.
Toutefois, force est de constater que dans notre pays, la situation des femmes reste de moins en moins reluisante, malgré les moyens mis à la disposition des structures d’États, association féminine et organisations non gouvernementales.
En cause, une recrudescence des mouvements anti-droits, y compris des groupes antiféministes, toute chose qui a entraîné un rétrécissement de l’espace de la société civile.
Cette situation se caractérise également par une réaction hostile envers les défenseuses des droits humains, en général, et les défenseurs des droits des femmes, en particulier.
Par ailleurs, à cause de la crise multidimensionnelle a accentuée par le terrorisme depuis plus de dix ans, on note malheureusement un recul des droits des femmes, le retour des lois régressives prônant l’impunité pour les auteurs de violences domestiques et le recours à la force par les groupes djihadistes pour faire taire les féminoïdes et les manifestants contre la violence à l’égard des femmes et des filles dans plusieurs localités de notre pays.
Dans certains contextes, on peut même dire que les organisations de défense des droits des femmes ont perdu leur statut juridique, puisque ne pouvant plus exercer d’activités de défense de droit de femme.
En clair, cette journée, qui est d’ailleurs minimisée par le gouvernement de la transition cette année, n’a pas assez d’impact sur la lutte contre les violences faites aux femmes.

Des chiffres qui
inquiètent !
Selon le rapport de l’Étude générale sur les violences basées sur le genre au Mali, réalisée entre 2020 et 2021, depuis janvier 2021, 7962 femmes et filles ont été victimes de VBG au Mali, selon les données recueillies par le système de gestion de l’information relative aux VBG (GBV IMS).
Ce nombre a augmenté de 50% par rapport à la même période au cours de l’année.
Ce rapport rend compte de données sur les cas de VBG rapportés en 2021 par les acteurs signataires du protocole de partage d’information sur les violences basées sur le genre et offrant les services de prise en charge médicale, psychosociale, juridique & judiciaire et réinsertion socioéconomique et scolaires aux survivants et survivantes.
Il a été noté dans ledit rapport qu’entre janvier et décembre 2021, 9540 cas de VBG ont été rapportés par les acteurs de l’étude, contre 6605 cas rapportés à la même période en 2020, soit une augmentation de 44%.
Cette augmentation se caractérise par des viols récurrents ou même des cas des viols collectifs lors de déplacements de la population, lors de la collecte d’eau ou la recherche du combustible autour de sites de déplacés.
Par ailleurs, en plus de la détérioration de la situation sécuritaire, l’intensification de la communication et de l’information, le travail sur la mitigation des risques par les acteurs de Protection et les sensibilisations sur la disponibilité des services holistiques de prise en charge VBG auraient permis un rapportage plus intense ce qui expliquerait également la documentation des incidents de VBG pour l’année 2021, indique ledit rapport.
Selon les données rapportées, la région du centre notamment Mopti enregistre plus de cas documentés soit 28% du nombre total des cas rapportés.
Ainsi, les violences sexuelles sont les cas les plus rapportés dans la région du centre, soit 48% des incidents, dont 31%s de viol. 99% des personnes survivantes enregistrées dans la région sont des femmes dont 62% sont des filles de moins de 18 ans et 1% sont des garçons.
En second lieu vient la région de Gao, y compris Ménaka, avec 18% du nombre total d’incidents en 2021 y ont été documentés.
Quant à la région de Tombouctou, elle enregistre 16% d’incidents enregistrés.
À l’instar des autres régions, les violences sexuelles demeurent les cas les plus rapportés dans cette région, soit 30% des cas, dont 17%s de viol. 29% sont des cas de violence psychologique. Signalons que 24% sont des cas de déni de ressource. 100% des survivantes sont des femmes dont 33% sont des filles de moins de 18 ans.
Pour le district de Bamako, on enregistre 33% du nombre total d’incidents liés aux violences basées sur le genre.
En tout état de cause, ces journées commémoratives, notamment ces 16 jours, le 08 mars et la journée panafricaine des femmes ont peu d’impact sur les femmes africaines qui font face aux multiples guerres et surtout à des pesanteurs sociales.

PAR CHRISTELLE KONE

 

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